Le comité « STOP TISA » soutient le mouvement de la fonction publique contre les politiques d’austérité du Conseil d’Etat et de la majorité parlementaire, qu’il s’agisse du budget 2016, de la loi dite « Personal STOP » ou des économies de 5 % dans les 3 prochaines années sur les « charges de personnel », les dépenses générales de l’Etat et les subventions aux institutions et associations.
Il est inacceptable d’imposer une telle cure d’austérité à la majorité de la population de ce canton tandis qu’on s’apprête à octroyer de nouveaux cadeaux fiscaux aux privilégiés avec la réforme III des entreprises. Derrière les réductions d’effectifs des salarié-e-s de la fonction publique et la remise en cause de leurs conditions de travail, ce sont les prestations à la population dans la santé, l’éducation, le social, le vivre ensemble, la sécurité qui sont attaquées.
Ces politiques d’austérité fragiliseraient les services publics, contraints année après année de couper dans leurs dépenses, de réduire leurs effectifs et de sabrer dans leurs prestations à la population. La droite prépare ainsi le terrain pour privatiser des services et ouvrir de nouvelles zones de profit pour le capital privé.
Un vote schizophrénique
Dans sa session des 12-13 novembre, le Grand Conseil a pris deux positions totalement contradictoires : d’un côté, une majorité composée du PDC, du PLR, de l’UDC et du MCG a voté la loi dite « Personal Stop », une loi désastreuse qui imposerait aux services publics une cure d’économies draconienne pour une période indéfinie. Cette loi, extrêmement rigide, fermerait de plus tous les espaces démocratiques en nous enfermant dans des mécanismes mortifères.
De l’autre, la majorité du Grand Conseil cette fois composée d’Ensemble à gauche, du PS, des Verts, de l’UDC et du MCG a émis un message très positif en votant une résolution contre l’accord sur le commerce des services (en anglais TISA pour « Trade in Services Agreement ») qui se négocie actuellement entre une cinquantaine de pays dans l’orbite des Etats-Unis (dont la Suisse, très intéressée par l’ouverture du commerce mondial des services financiers). La majorité du Grand Conseil a même durci cette résolution en votant un amendement selon lequel « Genève se déclare hors TISA »
Ces deux votes sont antagoniques. Les conséquences du « Personal Stop » vont en effet dans le même sens que TISA : elles réduisent les espaces démocratiques, fragilisent les services publics, favorisent la privatisation de ces services.
Villes qui se sont déclarées « zone hors TISA »
Outre le canton de Genève, les villes de Zurich, Lausanne, Renens, Carouge, Meyrin, Plan-les-Ouates et la commune de Puplinges se sont à ce jour déclarées « zone hors Tisa » ; d’autres villes et communes s’apprêtent à faire de même.
TiSA : un accord de libre-échange dévastateur
négocié en secret en Suisse
L’Accord sur le Commerce des Services (ACS), en anglais TISA (Trade in Services Agreement), est un projet de traité actuellement négocié en secret par 23 parties membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont l’Union Européenne (représentant 28 États), la Suisse et le Canada, les États-Unis, soit un total de 50 États.
Les négociations de TiSA ont été engagées sous la pression des multinationales étatsuniennes et européennes réunies dans la « Global Services Coalition », sans tenir compte des peuples. Alléchées par des marchés juteux, elles veulent privatiser les services publics.
Tout, absolument tout, doit être soumis au « libre » jeu des forces du marché ! Toute intervention des États en matière économique, sociale, environnementale ou de protection des travailleurs/euses est considérée comme une atteinte potentielle aux profits futurs des investisseurs privés.
Services publics dans le collimateur
Contrairement aux allégations du SECO (le secrétariat d’Etat à l’économie au sein de la Confédération), TISA est une attaque en règle contre les biens communs des populations : les services publics, dans tous les secteurs et pour tous les modes de prestations, sont directement visés par leur mise sur le marché privé.
Tous les services sont concernés: écoles, santé, social, transports publics, énergie, eau, sécurité, etc.. Les marchés de la santé et de l’éducation sont évalués respectivement à 6500 et 2500 milliards de dollars.
Sous couvert de concurrence « libre et non faussée », les cliniques et les écoles privées pourraient exiger d’être subventionnées au même titre que les hôpitaux et les écoles publiques, aux frais des contribuables !
Domination exclusive et abusive du pouvoir financier des multinationales au détriment des petites et moyennes entreprises locales, une compétition débouchant sur des suppressions massives d’emplois et favorisant le dumping salarial.
Ouverture irréversible et à sens unique au commerce mondial.
Pas de retour en arrière possible, même en cas de résultats catastrophiques.
Menace sur la démocratie : les gouvernements se déposséderaient eux-mêmes de leurs prérogatives politiques et – surtout – rendraient caduques les droits démocratiques des peuples.
Si les Chambres fédérales avalisaient un tel accord :
soutenons le référendum lancé contre TiSA
Genève, décembre 2015 Comité « STOP TISA »