Le sommet internationaliste « Pour un Plan B en Europe » vient de se terminer. Les 23
et 24 janvier 2016 dernier, la Maison de la Chimie à Paris a accueilli plus de 200
personnes dont des membres d’ATTAC, du CADTM et des partis de la gauche radicale.
Oskar Lafontain, ex-ministre allemand de l’économie, Stefano Fassina (ex-ministre italien de
l’économie), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Zoë Konstantopoulou (ex-présidente du
parlement grec au début de la législature de Syriza), Eric Toussaint (CADTM)… mais aussi
Cédric Durand (économiste-Ensemble), Costas Lapavitsas (économiste-Unité Populaire,
Grèce), Mabrouka Mbarek (ex-députée tunisienne de l’Assemblée constituante), Laura Raim
(journaliste), ou Susan George (membre du Conseil scientifique d’Attac-France et présidente
du Transnationale Institute), ont durant deux jours posé les bases d’un plan B pour l’Europe.
Partant du constat de la nécessaire remise en question de l’euro et de la solidarité
indispensable avec les pays de la périphérie européenne victimes de dettes insoutenables, les
participant.e.s ont évalué ensemble les conditions de possibilité d’une alternative globale qui
pose l’exercice de la démocratie comme enjeu principal. Pour ce faire, certains
conférencier.e.s comme Laura Raim, ont préconisé le « repli national » car selon eux c’est à
cette échelle que la question de la démocratie se pose de la manière la plus réaliste.
Les deux jours de réflexion ont pris place sur fond de crise ; une crise qui suscite des
mouvements de résistance toujours plus actifs dans les rues, les quartiers, sur les lieux de
travail en Espagne et en Grèce notamment. L’espoir, comme le soutenait Zoë
Konstantopoulou, est donc aujourd’hui permis. Face à ce que Eric Toussaint a appelé la
« capitulation de Syriza », la désobéissance à l’Europe est absolument nécessaire. Un pays
attaqué dans son système social a le devoir de prendre des mesures unilatérales d’autodéfense
comme le contrôle des mouvements de capitaux.
Place a également été donnée à la justice climatique, une priorité selon Susan George de
laquelle doivent découler les justices sociale et commerciale. Les accords de libre échange
(comme TAFTA) sont ainsi totalement contradictoires avec les exigences du climat. Et Les
tribunaux privés prévus dans le cadre de TAFTA sont un danger pour la démocratie.
En conclusion, Jean-Luc Mélenchon a notamment annoncé que le plan B devient une
plateforme permanente qui prendra place tout prochainement à Madrid, puis à Berlin, puis à
Rome.
Gérard Scheller